Juan Maglio « Pacho »

100Juan Maglio est né à Buenos Aires en 1880. Son père était originaire d’Italie et travaillait dans la mécanique ; sa mère était Argentine.

En raison de son caractère turbulent, son père le surnommait « pazzo » ce qui signifie fou en italien. Les Argentins prononçaient mal ce mot et l’ont déformé en Pacho. Bien que cela soit rare, c’est le surnom qui a définitivement remplacé le patronyme.

Dès sa plus tendre enfance, il était attiré par le bandonéon dont jouait son père et le prenait en cachette pour en jouer.

Il prend ses premières leçons avec Domingo Santa Cruz en 1898, donc relativement tardivement.

Un an plus tard il débute au café El Vasco dans le cadre d’un trio (bandonéon, violon et flûte).

En 1903, il fonde un quartet. À la composition du trio est ajouté une guitare.

De 1910 à 1912, il joue au café La Paloma puis dans divers lieux avant de revenir au premier établissement. C’est là qu’il est remarqué par la Columbia qui  lui propose d’enregistrer -, ce qui à l’époque était une véritable consécration – fort de son succès fulgurant (il s’agit des célèbres enregistrements TX). Il enregistre avec l’Orquesta Típica Criolla Juan Maglio Pacho (en fait il s’agit du quartet) quelques morceaux comme l’Armenonville et El Caburé. Il était très ami avec les propriétaires du célèbre cabaret mais il n’y a jamais joué (l’origine de ce lieu est expliquée dans la note 1 de l’article consacré à Bachicha).

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Armenonville

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El Caburé

Le succès commercial est extraordinaire à tel point que les habitants de Buenos Aires demandaient aux disquaires « un Pacho » plutôt qu’un disque, son surnom a donc supplanté le mot qui désigne l’objet.

Cet engouement était d’autant plus important que Pacho a été le premier musicien à enregistrer des solos de bandonéon ce qui en fait un pionnier du tango mais pas seulement à ce titre. Durant toute sa carrière, il a enregistré environ 900 morceaux ce qui est considérable pour un musicien de cette époque.

En 1912, il commence à composer : sa première composition est El Zurdo, la deuxième Un Copetín et la troisième Armenonville.

En 1920, il crée un nouvel orchestre, un sexteto dans lequel jouera plus tard Elvino Vardaro. Quelques années plus tard il fera connaître Rodolfo Biagi et en 1929 il engage Aníbal Troilo comme bandonéoniste.

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Orillas del Plata (valse)

En 1930, il crée une formation musicale pour jouer de la musique paraguayenne. Dans ce cas, il signe Oglima (soit Maglio prononcé à l’envers, comme quoi le verlan supposé moderne n’a rien de nouveau ; il remonte même au XVIème siècle).

Il lie une solide amitié avec Carlos Gardel qui crée certains de ses tangos chantés aux textes les plus recherchés.

Il écrit aussi des pièces de théâtre comme Don Padilla et Cuando el Amor muere.

Il participe à des émissions de Radio Belgrano et enregistre jusqu’en 1934, année où il disparaît des suites de graves complications pulmonaires dues au tabac dont il était un grand consommateur.

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LE STYLE DE JUAN MAGLIO « PACHO »

Le style musical de Juan Maglio Pacho est homogène et s’inscrit dans la couleur sonore des pionniers du tango.

Le rythme toujours marqué est solide comme sa technique qui lui permettait d’exécuter des variations de haute tenue.

Il s’est surtout intéressé à la musique instrumentale en s’entourant de musiciens célèbres comme Federico Scorticati et Gabriel Clausi.

Le chant n’était pas absent de sa musique mais les chanteurs comme Carlos Viván se limitaient à leur rôle d’estribillista interprétant par conséquent uniquement le refrain.

Bandoneón arrabalero

Bandoneón arrabalero

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DISCOGRAPHIE

Pour connaître sa musique de ses débuts en 1912 à l’époque où il jouait à La Paloma :

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Pour la fin de sa carrière :

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Et les nombreux disques de collection :

1678rpm label14

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